Le conseil de la création artistique, mis en place par Nicolas Sarkozy et animé par Marin Karmitz, ne serait selon les syndicats, qu'un "cheval de Troie" en vue de la privatisation de la culture. Il vient de présenter ses dix grands projets culturels.
Le conseil de la création artistique est coprésidé par le Président de la République et le Ministre de la Culture. IL est animé depuis sa création par un délégué général, le producteur de cinéma Marin Karmitz (célèbre par sa société MK2). Après plusieurs mois de gestation, il a enfin dévoilé ses projets pour les mois à venir. L'ambition est de taille, rien de moins que de "faire de Paris la capitale mondiale de l'art et, plus largement, d'ouvrir la culture à de nouveaux publics, tant sur le plan territorial que social".
Un doublage privé du Ministère de la Culture.
Cela passera d'abord par la mise en réseau des institutions culturelles de Paris et de sa périphérie, la diffusion de la "pensée française" à l'étranger via le numérique, laretransmission en direct des opéras dans les théâtres publics, l'aide aux projets culturels dans des zones portuaires ou rurales, souvent désertées par la culture en dehors de la saison estivale. En bref, un moyen de diffuser la culture partout.
Mais ce n'est pas tout. Une "école de cinéma nomade" pilotée par Abdellatif Kechiche - réalisateur de La graine et le mulet - serait également créée, permettant à une vingtaine de jeunes de réaliser leur premier film.
Toujours dans l'idée de favoriser les jeunes générations, Martin Hirsh - Haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté, haut commissaire à la Jeunesse - souhaite mettre en place une sorte de Fête de la jeunesse, qui devrait s'intituler "Imaginez maintenant".
Trop grand... pour être honnête !
Pour Suliane Favennec, du site internet des intermittents Le Fourneau.com, "le rideau est levé". D'après les intermittents, "le conseil voit donc les choses en grand". "Ces projets ne sont pas nouveaux", constate François Le Pillouer, directeur du Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles). Du côté du SFA (Syndicat français des artistes), même son de cloche. Denys Fouqueray dénonce des "programmes qui pourraient avoir lieu au sein du ministère de la Culture, mais qu'il préfère élaborer en secret. On va vers la privatisation" , s'insurge-t-il.
En bref, les syndicats refusent de laisser Nicolas Sarkozy diviser la culture.
Autre zone d'ombre : le financement. Le conseil de la création artistique, indépendant du ministère de la Culture, aurait besoin d'une enveloppe de 10 millions d'euros, alimentée par des institutions privées, des collectivités territoriales et plusieurs ministères. Mais voilà, toujours selon François Le Pillouer, "le conseil recevrait essentiellement de l'argent du ministère de la Culture, et particulièrement du programme 224 intitulé "transmission des savoirs et démocratisation de la culture".
... Les syndicats appellent à la mobilisation contre le Cheval de Troie
(...) Remontés, les employeurs ou les artistes s'accordent à dire, par la voix des syndicats, que le conseil ne serait qu'un "cheval de Troie qui pourrait défabriquer nos projets et le ministère de la Culture".
Voir sur le site du Fourneau, les 10 projets du conseil -
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